Fénelon

De louvaillac
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Nom complet : Fénelon Pesces
Maison : Ex Miscelanea
Filius : ?
Covenant de rattachement : Barcelone
Année d'intégration : 1125
Description/Background : Mage atypique, ayant été injustement condamné en Ibérie selon ses dire. Il prendra vite la direction de la paroisse de Louvaillac, puis fondera l'Abbaye, et deviendra un grand spécialiste de la médecine.
Il quitte l'ordre en 1205, et refuse alors d'user de ses pouvoirs magiques. Agé (car n'utilisant pas de potion de longévité), il disparait, très certainement dans le Dominion, vers 1217.
Les mages apprendront bien tard qu'il s'agissait du rebouteux qu'ils avaient eux même accusés d'infanticide en 1192, mais Fénelon déclarera les avoir entièrement pardonné.
Charge au sein de l'Alliance : relation avec l'eglise.
Joueur : Sylvain

Le père Fénélon est un ancien mage de notre covenant. C'est un personnage haut en couleur et fort cultivé qui choisit de diriger la parroisse de Louvaillac après avoir prété serment de ne plus user de magie. Je ne l'ai pas connu en tant que mage, mais en tant qu'abbé je puis dire que ma confiance lui est acquise. C'est un homme bon et profondément généreux qui a rendu de nombreux services au covenant. Laissons le ici nous conter sa propre histoire. Archambeau

Je suis le père supérieur de l'abbaye de Louvaillac, en pays Gimonait, et me nomme Fénélon Pesces.
Je ne sais si Dieu m'accordera vie en suffisance pour achever ce que j'ouvre ici. Mais pour l'heur, il s'agît de planter une graine. La forêt suivra si tel est sa volonté.
J'ai donc pris décision d'entamer l'histoire de ma vie par mon entrée en l'état ecclésiastique. Je tiens, en préambule à prier le lecteur de m'accorder son indulgence. Qu'il garde en souvenance que je ne suis pas escrivain de profession et que mon age a fait par dedans ma mémoire certains dommages.
Aussi loin que me portent mes souvenirs, j'ai été versé en l'assistance à autrui. Bien sur ce penchant n'a pas été toujours désintéressé. Je devais assurer ma subsistance. J'appris à soigner les gens auprès d'un vieil homme de chez moi. Il connaissait fort bien les simples. Nous vivions en fond d'une étroite vallée des monts de Pyrène. À sa mort, je devins pour les gens de l'endroit son successeur en l'état de rebouteux. Dès lors, je m’efforçais de m'acquitter de la tâche au mieux. Mais toujours le destin vient contrarier les volonté les mieux trempées. Et je mis donc à voyager. C'est ainsi que j'encontrais deux compagnons en Bourgogne. C'est avec eux que je vécu mes derniers temps de laïc. La méchante affaire qui nous retint en ce triste pays, au cœur de l’hiver, fît sur moi la plus forte et irréversible impression. Nous eûmes mailles à partir avec une bande de brigands. Ces derniers faisaient commerce d'enfançons, qu'ils mutilaient pour les revendre auprès des Princes qui cherchaient quelques distractions.
Je crus en devenir fol. Ma raison vacillante failli me faire commettre l'irréparable. Dans un accés d'ire je manquais d'occire un de mes compagnons pour protéger le petit monstre, enfant voué contre son gré à la perversité des puissants. Heureusement, la main divine fît son œuvre, rappelant l'enfant-grenouille et épargnant mon ami.
Mais tout à la honte dans laquelle je me trouvais, et l'esprit obscurcit par tant ignominie, je décidais de rompre d'avec mes deux comparses. Ils redescendirent vers le sud sans moi. Je les suivi du regard aussi longtemps que je le pus, conscient que je venais de choisir une autre vie. Puis je me mis en route, laissant dame fortune m'entraîner vers le point opposé de la rose. C'était comme pour affirmer un bouleversement. Il me fallu bien des jours pour mener mes pas en Parisi. Jamais je n'avais vu pareilles choses. Une telle multitude, comme fourmis pressées autours du gigantesque chantier de la cathédrale à venir. Les gens de cette cîté, la voulaient plus belle et plus grande qu'aucune autre. Ils avaient engagé pour l'ouvrage et la grandeur de notre Seigneur tant de maçons, tailleurs, imagiers, charpentiers, vitriers et tâcherons que l'espace du chantier en été emplis tout entier. Il fallait voir quelle vie que c'était. Le travail durait tout le jour sans répis et à la nuit tombée, ce sont les miliciens qui tenaient la place. Ils organisaient de piètre trafic, s'arrangeant avec quelques taverniers pour livrer du vin, ou avec quelques femmes pècheresses pour vider les poches des ouvriers.
En entrant par une des portes sud de la ville, je me sentais perdu au milieu de ces gens affairés. En même moment, effrayé par quelques faces grimaçante et édentées, puis apitoyé par une main tendue par un enfant borgne ou cul de jatte. Au détour d'une venelle, une catin, la ville semblait en avoir en suffisance comme Babylone, se rit de moi comme je refusais ses avances. Deux gamins des rues surgirent et me poussèrent dans l'égout au milieu de la chaussée sans parvenir à me tirer la besace ou je gardais mon bien. M'enfuyany en courant, je trouvais refuge chez un arverne et sa mie qui me servirent une soupe. Au soir, leur fils me mena à ma demande au nord de la ville, en un monastère bâtit en mémoire de Denis. Je payais le jeune garçon de mes dernières pièces et la porte se referma sur moi. Était-ce le bout de ma route?
On m'installa en une cellule dont je ne sortis pas de plusieurs jours, hormis pour assister aux cinq offices. Puis le père supèrieur me reçu en son cabinet. Le pieu homme était plus ridé qu'un vieux chêne, ses yeux était blanc opaque et avaient cessé de voir depuis des éons. Du moins c'est le sentiment qui m’habitait. L'homme ne voyaient pas comme je peux voir, il ressentait les choses profondément. Il lisait mes plus lointain secrets avec tendresse, comme un père à son fils, au dedans de mon cœur. Je me sentais apaisé. Il émanait de tout son être une force pareille à un vent régulier et puissant venus de temps anciens. Je sentis une chaleur m'envahir comme il se mettait à parler. Il m’invita à m'assoir. Ses paroles cotaient l'histoire d'un homme. Ses paroles firent naître des larmes dans mes yeux. Ses paroles me touchaient car il parlait de moi. Il parlait de ce que j'étais et de ce que je voulais. Il parlait de ce que j'adviendrais itou. Puis après un long discours, il se tût et me donna congé. Un frère se chargea de moi. De m'instruire, de me former. Nous devinrent très liés.
Durant des semaines, des mois, j'appris avidement ce qui m'était indispensable pour devenir un des leurs. Je me sentais habité par une intarissable volonté. De matines jusque tard à la chandelle, je rougissais mes yeux sur les lignes de gros livres de théologie, mais également une somme de médecine traduite de l'arabe. Cette traduction me rappelait de vieux souvenirs en Hispanie, en la cîté de Barcelone. Le temps s'écoulait sans dommage, ni effet remarquable sur ma volonté et ma personne. Le père supérieur avait entrepris à présent, de me parler régulièrement. Il me sondait dans l'avancement de mon étude, mais itou dans l'état de mon engagement. J'étais à présent presque un membre de leur communauté. Je crois que bien des moines m'aimaient comme un des leurs. Malgré ma faible aptitude à chanter. En mon souvenir, seul le maître de chœur me regardait entrer dans l'église avec quelque irritation.
Cela faisait plus de deux années que je travaillais parmi ces moines. Ma vie avait une tout autre tournure et je n'en étais que plus heureux. Cette nouvelle vie que je m'étais choisi m'apparaisait comme un accomplissement dédié tout entier à Dieu et à l'étude. Nous approchions de la fête de la Vierge quand le prieur m’annonça la décision du père-abbé de m'ordinner en l'occasion. J'étais fou de joie. Je couru à l'église pour en remercier le Seigneur. Puis je voulu voir le père supérieur, mais il refusa ma visite. Et cela de la sorte pour tout les jours qui précédèrent le mitant du mois d'août. Je ne saurai décrire mon état entre angoisse et colère. Le jour de la cérémonie tout était oublié. Je pris mon repas la veille peu avant minuit, afin de me présenter a jeun comme le veut la règle canonique, puis je passais la nuit à dormir et prier pour lutter contre mon agitation. Au matin, on vînt me chercher pour me conduire à confesse. Après quoi, on me laissa seul une paire d'heure dans une chapelle pour prier. À l'heure dites, les cloches sonnèrent, mais personne ne vînt de l’extérieur. De toutes manières, c'était ma cérémonie. Deux frères me conduisirent par devant l'autel face au père supèrieur et au prieur en chasubles pourpres. Je m'agenouillais et la messe débuta. Mon cœur emplissait toute ma poitrine. Les vitraux ne m'avaient jamais semblés si lumineux et les frères, mes frères me paraissaient être les meilleurs hommes s'il en fût. Au moment, sur l'invitation du prieur, je m'allogais moitié nu sur le dallage froid, après avoir été oint par le père-abbé. Commença alors la prière de toute la communauté qui me recevait, du moins le pensais-je alors.
Après le repas du jour, le père supérieur me fît quérir. Il me parla longuement, cette fois ses paroles eurent pour effet de serrer mon cœur en un présentiment triste. Il me signifia mon départ pour le lendemain à prime. Il me donna pour mission de retourner vers mes anciens compagnons afin de tracer sous leurs pas le chemin du Seigneur. C'était un signe divin selon le saint homme. Il parla ensuite par énigme, puis me fît ses adieux. J'eus juste assez de temps pour partir sans oublier personne. Les évènements me chassaient encore, mais cette fois c'était la volonté divine. Je repris la route vers le sud.